Il pleut il tombe il pleut il tombe
Des cordes des nombres des trombes des tombes
Avant de s'écraser et de creuser un cratère
Elles brassent l'air dans un fracas d'enfer
Explosent le ciel en minuscules parcelles
Et la vie saute en myriades de cervelles.
Il pleut il tombe il pleut il tombe
Des cris des bris des abris des débris
Il suffit de quelques secondes étincelles
Que mes yeux repassent ma vie.. à quel prix ?
C'est tout le passé qui se réveille, s'émiette, s'effrite
Un souvenir, un avion, une explosion, un flash chasse l'autre.
Il pleut il tombe il pleut il tombe
Des pas des trépas des tracas des gravats
Un existence couleur de feu et de cendres
Poussière des corps pris sous les décombres
Visages d'immeubles par les obus balafrés
Cauchemars des songes d'une vie piétinée.
Il pleut il tombe il pleut il tombe
Des grades des parades des bravades des fusées Stalingrad
Des rumeurs des francs-tireurs des envahisseurs
Ce Liban devenu le théâtre hirsute d'étranges factions
Depuis l'aube des nations s'inscrit dans l'exception
Confesse le délicieux mirage d'une cohabitation.
Il pleut des tombes il pleut des têtes
Kamal, Béchir, Paul, Rafic... qui vivra saura.
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